Dépression, traumatisme, anxiété : sur le terrain, les psychothérapeutes affrontent de front les difficultés psychiques de leurs patients. Ils avancent à tâtons, posent les bonnes questions, proposent exercices ou dialogues adaptés, guident pas à pas vers des réponses concrètes. Patience, écoute, empathie, neutralité : ces qualités forment le socle de leur métier. Mais alors, comment tracer son chemin pour devenir psychothérapeute ? Quelle formation en psychothérapie en ligne choisir pour se lancer ?
Deux chemins pour rejoindre la profession
En France, décrocher le titre de psychothérapeute ne se fait pas sur un simple coup de tête. L’accès est strictement réglementé, et il existe deux grandes directions pour celles et ceux qui veulent s’engager sur cette voie exigeante.
La première, c’est la route médicale, réservée à ceux qui obtiennent le diplôme d’État de médecine, avec une spécialisation en psychiatrie. Ce parcours, qui commence avec la formation psychothérapie, s’ouvre désormais à deux filières universitaires bien précises :
- LAS : Licence Accès Santé ou Licence Option Santé
- PASS : Parcours Spécifique Santé
Après l’entrée à l’université, deux années de formation attendent les étudiants, suivies d’un stage de trois ans alternant théorie et immersion sur le terrain. Les ECN (Épreuves Classantes Nationales) passées, la spécialisation en psychiatrie s’étale sur quatre à cinq ans. Ce marathon se conclut par l’obtention du DE (Diplôme d’État de médecine) et du DES (Diplôme d’Études Spécialisées) en psychiatrie.
L’autre option, c’est l’université en psychologie ou en psychanalyse. Une licence validée, il faut viser le master (bac+5), avec une spécialisation dans l’une des deux disciplines. Dans plusieurs universités, la dernière année de licence et les deux années de master s’effectuent parfois en alternance, histoire de se confronter progressivement à la réalité du métier. Pour s’inscrire au registre national des psychothérapeutes, il est aussi nécessaire de valider un stage professionnel intégré au cursus.
Si ce stage n’a pas été réalisé pendant le master, le candidat devra alors suivre une formation pratique supplémentaire, au minimum deux mois dans un service agréé. Les psychanalystes, quant à eux, doivent justifier de 300 heures de théorie en psychologie clinique, puis effectuer deux mois de stage pratique avant d’intégrer la liste nationale des psychothérapeutes.
Ce qui fait le cœur du métier
La psychothérapie accompagne celles et ceux qui traversent des périodes de trouble ou d’incertitude intérieure. C’est un métier où l’on investit son intelligence, mais aussi son énergie émotionnelle. Il faut apprendre à doser son implication, à garder la juste distance sans jamais s’endurcir ni se laisser submerger par le désarroi d’autrui.
Le psychothérapeute n’est ni un illusionniste, ni un faiseur de miracles. Ce qui fait sa force, c’est l’écoute active. Il s’agit de cultiver une curiosité sincère, de savoir s’ouvrir à chaque histoire, à chaque personnalité. Ces aptitudes ne se décrètent pas, elles s’acquièrent au fil des expériences et de la formation de psychothérapeute.
Évoluer, se spécialiser, inventer sa pratique
Une fois formé, le psychothérapeute peut choisir l’indépendance et ouvrir son propre cabinet. Mais ce choix n’est qu’un point de départ. D’autres horizons attendent celles et ceux qui veulent enrichir leur exercice professionnel.
Certains décident d’approfondir leur accompagnement auprès de publics spécifiques : enfants, adolescents, personnes en situation de handicap, seniors. Les lieux d’intervention sont multiples, du BAPU (Bureau d’Aide Psychologique Universitaire) au CMPP (Centre Médico-Psycho-Pédagogique), en passant par l’ESAT (Établissement et Service d’Aide par le Travail), pour n’en citer que quelques exemples.
D’autres s’orientent vers l’animation de groupes thérapeutiques, par exemple auprès de victimes de violences ou de personnes ayant affronté un grave traumatisme.
La formation continue, elle aussi, ouvre de nouvelles perspectives : se former à l’hypnose ericksonienne, intervenir comme formateur en entreprise ou lors de séminaires, accompagner de futurs psychopraticiens ou psychologues… Le métier se transforme, les besoins évoluent. À chacun d’adapter son parcours, de l’ajuster à ses envies et à ce que la société attend.
Avancer vers la psychothérapie, c’est accepter un chemin complexe, fait de bifurcations, d’apprentissages continus et de rencontres qui laissent une trace. À chacun de trouver sa façon d’accompagner, là où la parole peut, enfin, alléger le poids du silence.
