L'encodage du gluten dans la bière : ce que vous devez savoir

Verre de bière dorée avec condensation et grains de blé

En France, la simple présence de gluten dans la bière n'entraîne pas automatiquement une obligation d'étiquetage clair. La réglementation européenne impose pourtant la mention de certains allergènes, mais la bière bénéficie d'exemptions historiques qui complexifient la compréhension pour le consommateur.

Certaines bières dites « sans gluten » affichent des taux variables et reposent sur des méthodes de fabrication ou d'analyse qui ne garantissent pas toujours une absence totale de traces. Entre normes fluctuantes, labels privés et pratiques industrielles, la transparence sur le gluten reste inégale d'une marque à l'autre.

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Le gluten dans la bière : de quoi parle-t-on vraiment ?

Le gluten joue un rôle clé dans la fabrication de la bière traditionnelle. Cette protéine est naturellement présente dans le blé, l'orge, le seigle et l'avoine, les piliers de la majorité des recettes de bière grâce à leur utilisation sous forme de malt. Le malt, base du brassage, provient principalement de l'orge, parfois du blé, et, plus rarement, d'autres céréales contenant du gluten. Difficile d'imaginer une bière classique sans ce socle commun : malt, houblon, eau, levures.

Dans les faits, la bière traditionnelle contient donc du gluten par défaut. Le malt d'orge ou de blé, après germination et torréfaction, confère à la bière ses arômes typiques et sa texture, mais introduit également la fameuse fraction protéique qui fait débat. Le houblon, la levure et l'eau, eux, n'apportent rien sur ce plan, impossible donc de « compenser » cette présence via ces ingrédients.

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Pour clarifier, voici les céréales à prendre en compte lorsqu'on parle de gluten dans la bière :

  • Blé
  • Orge
  • Seigle
  • Avoine

Que l'on parle de bières blondes, ambrées ou brunes, ces ingrédients restent omniprésents dans la grande majorité des bières disponibles en rayon. Même les bières artisanales ou de dégustation, souvent perçues comme plus « saines », n'échappent pas à cette règle de base. Les exceptions existent, notamment du côté de quelques bières conçues à partir de sarrasin ou de maïs, créées spécifiquement pour écarter toute trace de gluten, mais elles restent minoritaires.

Pourquoi l'encodage du gluten est-il devenu un enjeu pour les consommateurs ?

Environ 1% des Français sont concernés par la maladie cœliaque. Cela représente plus d'un million de personnes qui doivent surveiller de près la composition de chaque aliment ou boisson. Pour elles, la moindre trace de gluten peut suffire à déclencher une réaction immunitaire, menant à une inflammation de l'intestin grêle, des troubles digestifs et des carences nutritionnelles. À côté de celles et ceux diagnostiqués cœliaques, il existe aussi un public touché par une intolérance au gluten, une allergie au blé ou une sensibilité au gluten non cœliaque. Même si les symptômes diffèrent, la nécessité d'éviter le gluten rassemble ces profils.

Face à ces enjeux, choisir une bière devient une démarche attentive, presque un parcours d'obstacles. Les personnes concernées examinent les étiquettes, cherchent des garanties précises et s'interrogent sur la qualité de l'information fournie par les marques. La multiplication de références dites « sans gluten » n'aide pas forcément : la distinction avec les bières classiques passe souvent par une lecture rigoureuse.

Avec plus de 2 500 brasseries dans le pays et une offre toujours plus large, la gestion de l'encodage du gluten devient un sujet de santé, mais aussi de confiance. Les brasseurs n'ont plus le choix : la transparence s'impose. Pour le public, la sécurité ne doit pas être sacrifiée sur l'autel du plaisir. On attend des marques une information claire, fidèle à la composition réelle du produit.

Comprendre la réglementation actuelle sur la présence de gluten dans la bière

La législation qui encadre la mention « sans gluten » dans la bière varie selon l'endroit où l'on se trouve. En Union européenne, une bière ne peut se déclarer « sans gluten » que si sa teneur ne dépasse pas 20 parties par million (ppm). Ce seuil, conçu pour protéger les personnes atteintes de maladie cœliaque, repose sur des méthodes de mesure reconnues. En Australie, la réglementation va encore plus loin : la tolérance est fixée à 0 ppm pour toute bière affichant cette mention.

Pour répondre à la demande, deux approches dominent le secteur brassicole :

  • Utiliser des céréales naturellement sans gluten : sarrasin, riz, millet, maïs, quinoa, sorgho…
  • Recourir à la déglutinisation : un traitement enzymatique appliqué à l'orge ou au blé pour fragmenter le gluten et faire passer le taux sous le seuil requis.

Deux catégories à l'étiquetage

Selon la méthode de fabrication, les bières « sans gluten » se répartissent en deux grandes familles :

  • Bière naturellement sans gluten : élaborée exclusivement à partir de céréales qui n'en contiennent pas.
  • Bière dégluténisée : issue de céréales classiques (orge, blé), mais traitée par enzymes pour réduire la présence de gluten.

Le marché mondial de la bière sans gluten ne cesse de croître, porté par la demande de traçabilité. Les brasseries doivent limiter tout risque de contamination croisée lors des étapes de brassage, de conditionnement et de stockage, sous peine de se voir sanctionnées. Pour le consommateur, la législation garantit ainsi une information fiable, facilitant un choix éclairé.

Bouteille de bière versée dans un verre avec houblons et grains

Décrypter les étiquetages et savoir reconnaître une bière adaptée à vos besoins

Pour sélectionner une bière sans gluten digne de confiance, il faut s'arrêter sur l'étiquette. Le logo épi barré, délivré par l'AFDIAG (association française des intolérants au gluten), reste la référence : il atteste d'une teneur inférieure à 20 ppm, conformément à la norme européenne. Ce repère facilite l'identification, sans ambiguïté sur la présence éventuelle de traces.

Quelques brasseries françaises, comme la Brasserie Dulion ou la Brasserie du Mont-Blanc, affichent de façon visible la mention « sans gluten » sur leurs bouteilles. D'autres, à l'image de Brewdog ou Green's Endeavour, misent sur des procédés de déglutinisation ou sur le choix de céréales garanties sans gluten dès le départ. Examiner la liste des ingrédients reste primordial : pour limiter les risques, privilégiez les bières brassées à partir de sarrasin, riz, millet, maïs, sorgho ou quinoa.

Où se procurer ces bières ?

Voici où trouver des bières sans gluten de qualité :

  • Les enseignes spécialisées telles que Biocoop, Naturalia, La Vie Claire ou Les Nouveaux Robinson
  • Certains magasins bio et des sites de vente en ligne qui proposent une sélection variée de bières artisanales sans gluten

Le choix s'élargit chaque année : Jade lager BIO, La Frappadingue, Altiplano comptent parmi les références les plus plébiscitées. Un conseil : vérifiez toujours la présence du logo ou d'une mention explicite, car la réglementation évolue et la transparence devient la règle. Pour toute personne concernée par une intolérance au gluten ou la maladie cœliaque, la traçabilité, la maîtrise des contaminations croisées et l'origine des céréales restent des critères incontournables.

En définitive, ouvrir une bière, c'est parfois bien plus qu'une question de goût : c'est aussi miser sur la confiance, la vigilance et le respect de sa santé. La prochaine fois que vous hésiterez devant un rayon, rappelez-vous que derrière chaque étiquette se cache tout un enjeu de transparence et de sécurité.