Glaucome : l’essentiel à connaître sur cette maladie des yeux

Contre toute logique, une maladie silencieuse peut priver une personne de la vue sans qu’elle n’ait vraiment eu le temps de s’en rendre compte. Le glaucome s’inscrit dans cette catégorie sournoise : il avance masqué, attaque les fibres du nerf optique et, sans prise en charge, il laisse derrière lui des dégâts irréparables. Voici ce qu’il faut vraiment savoir pour ne pas se retrouver démuni face à cette menace.

Qu’appelle-t-on glaucome ?

Le mot « glaucome » ne désigne pas une seule affection, mais un ensemble de troubles oculaires qui partagent un même scénario : la pression à l’intérieur de l’œil grimpe, malmenant les fibres du nerf optique chargées de transmettre les images au cerveau. À mesure que ces fibres se détériorent, le champ visuel rétrécit, jusqu’à parfois disparaître totalement. Il arrive que la maladie s’installe sans bruit, parfois sur plusieurs années, jusqu’au jour où la vue se brouille et où l’on réalise que le mal a déjà sévi.

Le mécanisme du glaucome est souvent lié à une mauvaise évacuation de l’humeur aqueuse, ce liquide qui irrigue l’œil et dont l’excès finit par faire pression sur la structure interne. Dans le cas d’un glaucome aigu, cette pression monte brutalement, provoquant douleurs, rougeurs et vision floue. À l’échelle mondiale, le glaucome figure parmi les principales causes de cécité, juste après la cataracte dans les pays développés. Pour des explications plus détaillées, le site de l’association Valentin Haüy offre un panorama complet sur la santé oculaire.

Quels sont les différents types de glaucome ?

Le glaucome ne se limite pas à une seule forme. Plusieurs variantes existent, chacune avec ses particularités et ses causes, ce qui impose une vigilance accrue lors du diagnostic. Pour y voir plus clair, voici les principaux types que l’on rencontre.

  • Le glaucome chronique à angle ouvert : c’est le plus répandu, souvent lié à l’âge. Ici, c’est principalement le vieillissement du trabéculum, le filtre naturel par lequel s’écoule l’humeur aqueuse, qui finit par obstruer le passage et faire grimper la pression. Ce type de glaucome évolue discrètement, en général après 40 ans.
  • Les glaucomes secondaires à angle ouvert : ils apparaissent suite à la prise de certains traitements, à des maladies sous-jacentes ou à des modifications liées à l’âge. Ils surprennent parfois par leur caractère imprévisible.
  • Le glaucome pigmentaire : il se développe lorsque des dépôts de pigments ou de vaisseaux anormaux bloquent le trabéculum, empêchant l’humeur aqueuse de s’évacuer correctement.
  • Le glaucome à pression normale : paradoxalement, le nerf optique s’abîme alors même que la pression intraoculaire reste dans la norme. Les causes exactes restent encore à préciser.
  • Le glaucome à angle fermé et le glaucome congénital : plus rares, ils n’en sont pas moins redoutables, notamment chez les plus jeunes ou lors de crises soudaines.

Quels sont les traitements des glaucomes ?

Face au glaucome, la stratégie thérapeutique dépend du type de maladie et de son avancement. Les premières lignes de défense reposent souvent sur des collyres, prescrits seuls ou en association. Ces gouttes visent à réduire la pression oculaire en modulant la production ou l’élimination de l’humeur aqueuse. La posologie et le choix des molécules évoluent au fil du temps, en fonction de la réaction du patient.

Quand les collyres n’agissent plus suffisamment, le traitement par laser entre en scène. Il consiste à cibler précisément le trabéculum avec une lumière intense, dans le but d’améliorer le drainage du liquide intraoculaire. Cette intervention, rapide et peu invasive, permet parfois de stabiliser la situation sans recourir tout de suite à la chirurgie.

La chirurgie s’impose lorsque les autres solutions restent sans effet ou si la maladie progresse trop vite. L’objectif principal : faciliter la sortie de l’humeur aqueuse en modifiant la structure de la sclère ou en y insérant un minuscule tube appelé stent. Ce dispositif, placé sous la conjonctive, crée un nouveau canal pour évacuer le liquide et alléger la pression sur le nerf optique. Dans certains cas, cette opération rend possible une stabilisation durable et limite le risque de perte visuelle.

Le glaucome ne laisse pas de place à l’improvisation. Mieux vaut le débusquer tôt, car une fois la vue amputée, aucun traitement ne rendra ce qui a été perdu. Rappel utile : un simple contrôle chez l’ophtalmologiste peut parfois faire toute la différence. Prévenir la cécité, c’est aussi refuser de se laisser surprendre par l’invisible.